Quelques lettres de G. -H. Dufour (1813-1815)

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des notes qu'il a laissées; « être ainsi éloignés de la grande armée, où se trouvaient l’avancement et la décoration, nous semblait un exil. » Son judicieux biographe, M. Édouard Sayous, observe à ce propos que le jeune officier « n’était pas obligé de prévoir que cet exil, le préservant de la Bérésina et de Leipzig, lui donnait, selon toute probabilité, soixante-cinq ans de plus à vivre. »

Le séjour de Corfou devait laisserles meilleurs souvenirs au futur général en chef de la Confédération suisse : il profitait desesnombreux loisirs pour continuer ses études théoriques et pratiques, en s’appliquant en particulier à la confection des cartes et des plans. « Le premier plan par courbes horizontales qui ait été fait, dit-il dans ses notes, est parti de Corfou; nous y avons tous travaillé. On s’en est servi pour faire à Paris un relief de la place. Je fis un plan à grande échelle de la place, avec toutes ses batteries, dont on distinguait l’espèce. Le ministre de la guerre a bien voulu m’envoyer une copie de ce grand travail. »

« Ce genre d’occupations avait son écueil, ajoute M. Éd. Sayous : Dufour pouvait devenir un officier du génie trop adonné à son arme spéciale pour exercer un commande-