Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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subjugués. Les Saxons du temps de Charlemagne n'étoient, ditil, que des sauvages plongés dans les ténèbres, étrangers aux arts les plus nécessaires, et livrés à une turbulence féroce et à des Superstitions sanguinaires. La réunion à un grand État qui avoit déjà fait quelques pas vers Ia civilisation, put seule donner dans l'Allemagne un premier essor aux facultés intellectuelles : mais {a culture de l'esprit ne pouvoit s'établir que par l'introduction du christianisme, puisque les prêtres de cette religion étoient seuls lettrés dans ces temps d’ignorance. I! falloit que les peuplades des Saxons et des autres nations Germaniques devinssent chrétiennes pour recevoir quelques élémens d'instruction, cesser d’être le féau de leurs voisins et d’elles-mêmes, et ne plus offrir à {eur dieu Wodam [ Odin ] des victimes humaines. Les évêchés furent des écoles , Les chanoiïines furent des professeurs, et les châteaux fondés par le vainqueur devinrent, avec le temps, des villes où s’exercèrent tous les arts utiles. Charlemagne , ajoute le judicieux écrivain, nétoit pas de ces conducteurs de hordes qui ont inondé Îa terre comme des torrens impétueux : il protégeoit l'agriculture chez les peuples qu'il avoit soumis; il {eur donnoit des lois aussi bonnes que lesiècle pouvoitle permettre Littérature ancienne. O