Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

238 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

l’obligeant à attendre qu’elles eussent repris leur service interrompu par les événements de la campagne qui finissait. Cette circonstance le retint à Posen durant quelques jours.

« Je voyais arriver journellement de nouveaux corps d'armée, écrit-il, où je retrouvai différentes personnes de ma connaissance et qui me reconnurent. Je ne les cherchais pas, mais je les rencontrais souvent soit aux promenades, soit aux tables d'hôte, où venaient des officiers de tous grades, bas officiers, soldats, tambours, tous pêle-mêle, mangeant ensemble, y étant de la plus grande familiarité, la plupart de mauvais ton, jurant, blasphémant, parlant librement, répondant grossièrement aux officiers, ne reconnaissant de subordination que pour le service. »

Un jour qu’à l’une de ces tables il y avait plus de militaires que d'habitude, notre émigré pressant son diner « pour sortir de cette bagarre », un officier l’interroge et lui demande s’il sait le polonais. « Non, monsieur, répondit-il.

— Vous êtes Français?

— Oui, monsieur.

— Négociant?