Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

AUTOUR DE HOCHE. 283

famille pour moi et ma bonne Adélayde en particulier. »

L'espoir si vague d'une délivrance prochaine que Hoche exprime dans cette lettre ne devait pas se réaliser. Il avait été mis en état d’arrestation au commencement d'avril; au mois d'août, sa captivité durait encore. Elle ne cessa que le 4 de ce mois, huit jours après le 9 thermidor. Il dut sa liberté à la chute de Robespierre.

Le marquis des Roys était parvenu à mettre la main sur la presque totalité de la correspondance de Hoche pendant sa détention. Elle consiste surtout en petits billets, écrits à la hâte sur des bouts de papier, voire sur les notes du restaurant qui lui sert ses repas. Tour à tour, il donne de ses nouvelles, remercie des démarches qu’on fait pour lui, se plaint d’être oublié et laisse voir, en un mot, le découragement, l’amertume, la révolte dont a rempli son cœur l'inique traitement qu'on lui inflige. Il ne sait d’ailleurs de quoi il est accusé, car on ne l'interroge pas; on semble ne vouloir pas s'occuper de lui. C’est sans doute à cette indifférence qu'il dut son salut.

Aux Carmes, il avait rencontré le capitaine d'artillerie Jean-François de Thoiras, arrêté, lui