Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

AUTOUR DE HOCHE. 285

amoureux à l'égard de cette femme. Comme elle a

Des héros de son temps obtenu les faveurs,

je la méprise ». Mot singulièrement cruel de la part d’un homme à qui elle n’avait rien refusé, moins cruel cependant que ce qu'il disait plus tard à Barras. « Il faut avoir été en prison avec elle pour l'avoir pu connaître aussi intimement; cela ne serait plus pardonnable quand on est rendu à la liberté.

Enfin sonne l'heure de la réparation. Reconnu innocent, Hoche revoit ses amis dont les acclamations saluent sa délivrance. Il se dérobe à leurs embrassements pour écrire à sa femme que, dans sa prison, il a pu « négliger conjugalement », mais qu'il aime par-dessus tout : « Je suis libre, Adélayde; rendons grâces au ciel! Je m’en vais à Thionville, à pied, comme il convient à un républicain. Adélayde, Adélayde, quel mari tu as, le pauvre homme! »

J'en ai assez dit pour démontrer quel intérêt présentent ces papiers de Hoche, écrits en marge de sa vie si pleine et si courte, et recueillis ou