Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

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» tances et pour notre commerce, fortement aigries par » la répétition des scènes qu’elles ont déjà marquées du » sceau de leur désapprobation, frappent enfin d'ana» thème notre patrie? Alors Genève, la patrie de Rous» seau, Genève, qui avait mérité l'estime et la considéra» tion de toute l'Europe, par la modération que ses » citoyens avaient toujours mise dans leurs querelles in» testines, par leurs mœurs, leur religion, leurs lu» mières et leurs talents, Genève disparaîtra pour ja» mais du catalogue des villes libres et indépendantes. » Hâtons-nous d'arrêter les suites d’une semblable pro» position, ete., etc. »

Ce discours, vivement applaudi, et de la plupart de ceux qui avaient commencé la révolution, et de tous ceux qui s’y étaient associés en la détestant, fut imprimé par ordre des révolutionnaires, et rendit le courage et la parole à tous les citoyens que la terreur avait glacés et entraînés, jusqu'alors, à la suite du parti anarchiste. [ls résolurent, 4° de s’armer, mais de ne plus recevoir de solde nationale: 2° de ressusciter le Tribunal Révolutionnaire, pour poursuivre, non plus les prétendus arislocrates, mais les vrais agilateurs; et entre autres, pour approfondir leur conspiration contre l'indépendance de l'Etat.

Toujours prudent dans les préparatifs de ses mesures hostiles, le parti révolutionnaire eut néanmoins la précaution de ne point alarmer les Marseillais, plus nombreux, plus sanguinaires, que leurs auxiliaires les Montagnards; mais plus dociles que ces derniers, moins étroitement liés au Résident Français, et moins suspects d'en vouloir à l'indépendance. Réduit alors à ses propres