Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

— 404 —

heureux à la peine de mort. L'infâme Résideni avait promis de demander sa grâce, ou du moins un sursis qui lui permit d’en écrire à Paris, mais il fit attendre sa requête à dessein, et ne l’adressa qu'après avoir reçu la nouvelle de l'exécution.

Les travaux du Tribunal se divisèrent en deux périodes, la procédure des montagnards ou anarchistes, et celle des aristocrates et des englués. La première se termina par la condamnation et la mise à mort de Jérémie Vitel, Jean-Philippe Conte, Jaques Genthon et Moïse Grobéty. Jaques Grenus et Zacharie Gærinquer furent aussi condamnés à mort, mais par contumace. Trois autres furent bannis à perpétuité, un fut condamné à la prison civile, cinq à la prison domestique, et un à la privation de ses droits politiques. Trente reçurent seulement une réprimande. La seconde procédure fut subdivisée entre les condamnations à porter, soit contre les englués, soit contre les aristocrates. Les englués furent les moins maltraités ; le Tribunal en exhorta 47, en suspendit 88 de l'exercice de leurs droits poliliques, pendant deux ans, el prononça la même peine, plus un emprisonnement de trois, de six et de douze mois, contre 184 autres. Parmi les aristocrates, six furent condamnés à mort par contumace, c'étaient P.-R. Bontems, À. Caillatte, F. d’Ivernois!, Dunand dit Brocheton, JT. Desplanches et T.-R. Falquet. Quaire pasteurs, Bowrdillon, Mange, Picot et Weber furent suspendus de leurs fonctions: enfin, 44 autres aristocrates perdirent leurs droits politiques et furent

1 L'auteur auquel nous avons emprunté plusieurs fragments im-

portants.