Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

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répandit en un instant dans tous les quartiers. BauditVallis, les frères Baudit, Pradier, Rencevier, Alléoud, Chevalier dit l'Espagnol, Rey père et fils, etc., marchaient à la tête d’un peloton armé parti des Barrières. Dès qu'ils se furent rencontrés la lutte commença, et il s'ensuivit un effroyable désordre au milieu duquel Jérôme Logoz et Brulbaut furent assez griévement blessés de coups de feu ou decoups de baïonnettes, d’autres furent maltraités. Pendant ce temps, Thil, Sorgue, Borel, Curtin, elc., couraient chez les citoyens Chaponnière et Vivien pour commencer par eux des arrestations brutales et arbitraires: Mourier, Vanié et Brun empèchaient Îles tambours de battre la générale; d'autres, tels que Du Trembley, J. Coquet et Chalet, violaient le domicile de Pouzait le père, et le menaient aux prisons. Buron enfin s’écriait que les jugements révolutionnaires de Juillet et de Septembre 1794 devaient avoir de sanglants anniversaires, et il terminait ces cris par celui de: vive Robespierre! Cependant le toesin et la générale eurent bientôt réuni des forces imposantes qui se rangèrent sous le drapeau de l'ordre et des magistrats. Les postes résistèrent à la désorganisation que les bandes de sans-culottes voulaient leur imposer et, dans l’espace de quelques heures, tout étant rentré dans le calme habituel, les partis restèrent honteux de cette déplorable journée.

Peu de jours après l’échauffourée des Barrières, il y eut une nouvelle émeute qui se termina d’une manière encore plus désastreuse. Les englués et les réactionnaires se réunissaient en divers lieux, et cherchaient à s'organiser de manière à pouvoir attaquer avec succès les révolutionnaires auxquels ils étaient loin de pardon-