Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

ment qui ne seraient pas en opposition avec ces bases inviolables L'adresse se terminait par cette phrase qu’il faut conserver comme un litre des Genevois de l'époque à la reconnaissance de la postérité : « Telles sont les » concessions qui, éloignant de nous l'idée odieuse de » tout triomphe d'un parti sur l'autre, nous ont paru » faire de cette transaction un pacte de famille, lequel » ratifié par la famille entière, deviendra la base solide » de cette réunion sincère et durable dont nous sentons » tous le besoin, et qui nous honorera aux yeux de tous » nos voisins scandalisés de nos éternelles dissensions. »

Les syndics reçurent cette pièce avec la plus vive saüsfaction: « Nous voyons, dirent-ils, dans ces circons» tances heureuses pour la république et honorables » pour tous les Genevois, un gage du retour du com» merce, de l’activité de l'industrie, de la considération » et de l'amitié de nos voisins et alliés, de l’espoir d’as» surer nos approvisionnements, et du maintien de notre » indépendance, sans laquelle Lout autre avantage serait » nul pour un Genevois. » Ils envoyèrent ensuile l'adresse au comité législatif, pour qu'il la formulât en acte légal de réunion et d'amnislie, qui devrait ensuite être porté à la sanction du souverain.

Dans leur adresse, les cinq mille trente et un citoyens avaient été préoccupés de l'annulation des jugements révolutionnaires, et n'avaient pas songé à amnistier les auteurs de ces jugements, non plus que les sans-culottes, qui, depuis, avaient été poursuivis el mis en accusation pour crimes ou délits politiques. Ces hommes el leur parti étaient encore redoutables, et les victimes mêmes de la dernière émeuie s’empressèrent de demander une abo-