Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

— 139 —

lition générale de tous les jugements rendus où à rendre pour faits relatifs à la politique. Cette mesure devait satisfaire et désarmer tous les partis, aussi le comité l6gislatif rédigea-t-il dans ce sens son projet d’amnistie, qui fut approuvé en Conseil Général le 21 Septembre.

Dans l’état des choses, rien n’était plus propre à clore l'ère révolutionnaire que l'acte sollicité par les 5031 pétitionnaires, que le Conseil Général, formé des mêmes éléments, venait de consacrer. Les syndics se hâtèrent donc de publier la mise à néant de tous les jugements dont les dissensions publiques avaient été la cause ou l'occasion, quels qu'eussent été les chefs d'accusation, sous quelque forme et en quelque temps que ces jugements eussent été rendus, et l'abolition de toutes les procédures entamées pour faits de même nature; et le 24 Septembre les temples retentirent des actions de gràces, rendues à l'Eternel par la masse de la nation avide de paix et de tranquillité. Le premier syndie, appelé dans cetle touchante cérémonie à prononcer un discours sur la réunion de tous les partis, fit entendre des paroles qui prouvaient bien à quel point on en était déjà arrivé. «

À

Et vous, disait-il, quelles qu'aient été vos opinions po-

Y

litiques, qui avez à oublier de grands malheurs parti» culiers et des pertes plus douloureuses que les autres » Genevois, venez jouir du spectacle de nos regrets sin» cèrement unis aux vôtres : pleins de confiance dans le > retour de la Nation Genevoise au caractère humain el » sensible qui lui est naturel, ne doutez pas qu'elle ne » répare du passé tout ce qui peui se réparer. »

Malgré ces excellentes dispositions, la révision de la Constitution marchait péniblement au milieu des exigen-