Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

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de la Convention de Paris, et pour solliciter ses remerciments ? Auraient-ils quelque sentiment secret de l'horreur qu'ils y inspirent peut-être déjà comme partout ailleurs? Ou, cette Convention les aurait-elle repoussés d'avance, en les prévenant que leur infamie commence à rejaillir au dehors sur sa doctrine ; que tout en vous maudissant, les propres sectateurs de cette doctrine, revenus à eux-mêmes, et glacés de surprise et d’effroi, bénissent du moins la Providence d’avoir placé Genève à côté de la Révolution Française, pour en préserver le reste du monde. Je les ai entendus, ces sectateurs, proclamer enfin vos forfaits révolulionnaires comme le produit inévitable des nouvelles théories, et non plus comme celui des résistances étrangères qu’a rencontrées la France. Ils conviennent aujourd’hui que, par la noblesse de son origine, par la grandeur imposante de sa marche , et par l'immensité de son objet, la Révolution de France était restée jusqu'ici, pour leurs faibles yeux, environnée d'un nuage épais , et que celle de Genève vient de le dissiper. Ainsi, ses imitateurs l'ont encore mieux fait apprécier que ses auteurs.

Enfin, vous aviez cru, dites-vous, imiter les Français. eh bien, imitez donc le dernier exemple qu'ils vous donnent : que Genève, souillée par ses Marat, par ses Hébert, et ses Robespierre, se délivre, comme Paris, de leur joug odieux. Que leur châtiment irrémissible , prompt et éclatant, soit le premier acte publie de vos repentirs. Leurs crimes pèsent sur vos têtes; vous ne pouvez commencer à les expier que par le supplice exemplaire de ceux qui en ont été les instigateurs. Ah! c’est ici seulement que l'insurrection est le plus saint des de-