Séance de rentrée des cours de la Faculté de théologie protestante de Paris, le samedi 7 novembre 1903

—_147périence intime et ses réalités sont à l'abri des recherches scientifiques et des questions d'authenticité. Mais ce n’est nullement pour vous apprendre à croire ou à ne pas croire que je vous convie aux études personnelles; c’est parce que vous croyez, parce que vous avez entendu l'appel de Dieu, et qu’au nom de votre vocation intérieure vous devez vouloir entretenir en vous le feu divin qui éclaire, qui réchauffe, qui purifie. L'Esprit de Dieu est un Esprit de vérité et, au nom de cette vérité, vous ne devez jamais céder à cette paresse de l'intelligence, qui fait accepter des solutions toutes faites, et qui se contente de méthodes et de raisonnements dont on rougirait de se servir dans l'ordre des sciences profanes. Ne sogez pas de ceux qui se tirent d'affaire en disant : « Que voulez-vous? je ne suis pas théologien. » C'est votre faute: vous devez l'être, si l'on entend par le théologien celui qui, suivant l'expression de l’apôtre, est toujours prêt à se défendre auprès de ceux qui lui demanderaient compte de ses espérances; de d2) d (1 Pierre 3 : 15).

Prenez-y garde : il y a des personnes qui pensent par ellesmêmes, ef il y en a qui pensent par les autres; c’est l'honneur du protestantisme d’avoir toujours voulu compter ses adhérents parmi les premières. Vous allez entendre parler d'Edgar Quinet; ce grand homme avait admirablement compris que le mal dont nous souffrons, c'est l’affaiblissement de l'énergie morale, l’impuissance à penser et l'impuissance à vouloir. Aimez le travail, mes amis, et vous aurez de la joie au travail. Cet amour et cette joie sont le privilège et la récompense de ceux qui pensent par eux-mêmes. Alors vous vivrez : penser et agir c’est vivre, et puisque le Christianisme est une vie, n’oubliez pas que c’est l'excellence de la vie qui est la mesure du vrai chrétien.

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