Serbes, Croates et Bulgares : études historiques, politiques et littéraires

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aux environs des villes d'Otoéac et de Zumberak!, où ils se fondirent avec la population indigène composée en partie d’autres Uskoks déjà établis dans ces régions, qui, vivant loin de la mer n’inspiraient aucune appréhension aux Vénitiens. Ils eurent l’occasion plus d’une fois de lutter parmi les armées impériales contre leur ennemi traditionnel le Turc, qui d'autre part avait sur son propre territoire fort à faire avec les partisans indigènes, les heïdouks.

Quelques-uns des chefs des Uskoks, ne nous sont pas seulement connus par les chants qui les célèbrent, mais par des documents historiques. Tel est cet Ivo Senianin (Jean de Senj on Zengg) que ces poèmes appellent [vo Senkovié. Ils sappelait de son vrai nom Ivan Vlaskovié et avait joué un rôle glorieux, ainsi que son frère Michel, dans la campagne contre les Turcs. Malheureusement il se livrait au brigandage sur terre et sur mer et osa même s'attaquer aux magasins de la ville de Senj. En 1611 il fut arrêté, Jeté en prison et l’année suivante condamné à mort par un conseil de guerre. Nous connaissons encore Janko Mitvic que les chants appellent lanko de Cattaro, qui en 1647 défendit Sibenik (Sibenico) contre les Tures et son fils Stojan qui commanda les Uskoks de Cattaro et qui mourut en combattant (1688), Ilia Smiljanié auquel la République de Venise avaitassigné une pension de 6oo ducats et dont la famille existait encore en Dalmatie en 1832, Alija Bojicié qui fut surpris par les Tures dans une grotte et tué par eux em 1663. La plupart de ces héros sont aussi chantés par le moine Kaëié Miogié dans les chansons épiques, qui constituent le célèbre recueil intitulé Noble Discours de la natior slave, lequel est encore aujourd’hui populaire.

Il Les chants dont nous nous occupons n’apportent qu'une

1. Anciennement Sichelburg, sur les frontières de la Croatie et de la Carniole-