Serbes, Croates et Bulgares : études historiques, politiques et littéraires

UN PRÉTENDANT SERBE AU XVII SIÈCLE 23

lopper chez lui le sentiment de sa nationalité slave. Sans doute il était sujet transylvain, mais il n’était ni Magyar, ni Roumain et il avait pu constater de ses propres yeux la puissance de ce tsar slave et orthodoxe dont l’ombre commençait à se projeter sur l'Europe,

En 1669 il fut de nouveau attaché d’abord à une mission envoyée à Salonique auprès du sultan Mahomet IV, ensuite à un commissaire turc chargé de régler avec la principauté une question de confrère.

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Des problèmes fort graves s’agitaient dans l’intérieur de la principauté. Les protestants prétendaient décidément soumettre l’église orthodoxe à l’autorité de leur surintendant et à leur tutelle. Georges Brankovitch chercha des allés chez les Roumains et au mois d'avril 1673 il conclut à Bucarest, avec le prince Ghika, une convention secrète, un véritable traité d'alliance pour la défense des orthodoxes

serbes et roumains. Ce traité entreun prince régnant, — et

5 un simple particulier, — frère il est vrai du métropolitain orthodoxe de Transylvanie constitue, il faut bien le dire, un document singulier. Le prince Ghika avait peut-être cru traiter avec un héritier éventuel des anciens princes de Serbie, titre que Georges Brankovitch se donnait à l’occasion, sans y avoir aucun droit.

Peu de temps après nous retrouvons Brankovitch à Andrinople; il entre en relations avec l’envoyé impérial Kindsberg, lui annonce l'intention de passer ainsi que son frère au service de l'Empereur et se faire allouer un subside de vingt-cinq ducats. Il lui promet de grouper sous ses étendards les Slaves méridionaux, Serbes et Croates par la lutte définitive qui doit casser le nez de l’'Otioman!.

1. Ista bestia (le Turc) simper dabit occasionem, donec ipsi nasus bene non confrangatur (mémoire adressé à Kindsberg).