Serbes, Croates et Bulgares : études historiques, politiques et littéraires

LA GULTURE INTELLECTUELLE EN BOSNIE-HERZÉGOVINE 73

tionale, écrivirent des chroniques — assez sèches d’ailleurs — qui relataient les hauts faits ou les exploits ascétiques de Nemania, le premier roi couronné, de saint Sava, du tsar Douchan, du tsar Lazare et de son fils Étienne.

Dès la fin du xv* siècle, l'imprimerie a pénétré, pour bientôt disparaitre, dans les pays serbes. On connait un Oktoik (Livre de Chants à huit voix), imprimé en 1494 à Tsettinie, etun psautier, édité en 1495 à la même typographie. À Venise, de 1520 à 1538, Bozidar Vukovié imprima des ouvrages analogues dont on retrouve encore aujourd’hui des exemplaires à Sarajevo, Zavala, Zitomisli’. On connaît encore d’autres éditions dues à BoZidar Vukovié et à un de ses compatriotes.

Belgrade en Herzégovine eut une imprimerie dont un évangile subsiste encore aujourd'hui. On cite des imprimeries éphémères à Kilesevo, Gorazde, Vrutte, Gratanica. Mais leur production ne sullisait pas aux besoins de la consommation et ne supprima point l’industrie des copistes. Certains monastères tenaientregistre des menus événements qui intéressaient leur histoire.

À dater du xvin‘ siècle, les relations avec la Russie se multiplient, les livres et les manuscrits russes pénètrent dans les pays serbes. On s'efforce d’en imiter le style, si bien qu'au début du xrx* siècle les écrivains laïques, qui croient écrire dans leur langue nationale, écrivent un idiome composite où les russismes abondent.