Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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entre autres nos voltigeurs. Nous aurions eu besoin de près de 4000 hommes pour défendre des fortifications armées d’une manière si formidable. Mais l’ardeur de nos hommes suffisait à tout. Nous fûmes obligés de mettre la ville en réquisition : nous obtinmes ainsi des vivres et surtout du vin.

Les Espagnols, comme il était facile de le prévoir, après avoir été nos alliés, devinrent nos ennemis, et, dès les premiers jours de septembre, près de 7000 hommes vinrent camper sous les murs d’Elvas.

Dès le commencement des hostilités, je fus atteint d’une fièvre si pernicieuse, que je fus obligé de-rester à l’hôpital près de deux mois. J'avais un tel délire, pendant quelques semaines, que j'en perdis tout à fait la mémoire. Pendant ma convalescence, j'étais comme un enfant, j'avais des caprices étranges, que l’on n’osait pas contrarier ; j'étais devenu complétement chauve, et, pendant assez longtemps, on désespéra de ma raison et de mon rétablissement. Cependant je ne révais que l’heure et le moment de retourner à mon poste et de faire mon devoir. Une fois rétabli, le séjour de la ville n’étant plus tenable, en raison des assassinats qui se commettaient à chaque ins-

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