Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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débraillé des nuits folles ; ces filles, ces courtisans, il en parle non point en Mmoraliste guindé, Mais en naturaliste sceptique qui n’ignore pas la place qu’elles occupent dans les affaires du ToYaume; ces théâtres, il en sait les détours et En possède sur le bout du doigt la chronique Scandaleuse. I1 ressemble un peu à ces étran8crs obligeants qu'on rencontre surtout dans les contrées du Midi et qui offrent au Voyageur de lui montrer dans le détail toutes les particularités de leur ville. C’est un cicerone inappréciable, mais qui a trop d’accointances avec les brigands.

Le Gazetier cuirassé, contraint, depuis sa Conversion intéressée, de respecter les personnes royales, les favorites et les ministres, s’est larSement dédommagé en criblant de sarcasmes les simples gentilshommes. Paul-Louis, dans le Simple Discours, insiste, avec son ironie attique, sur lorigine des plus nobles familles de France; il montre que beaucoup d’entre elles ont dû leur élévation à la faveur d'un grand Où à l'intrigue d'une femme de vertu facile. Theveneau avait déjà développé la même thèse; et l'on pourrait, après avoir parcouru certain chapitre de sa Gaïeïte noire, intitulé Coup d'œil historique sur la généalogie des prinCipaux pairs modernes de France, admirer