Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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rain, danslequelonavaitinstallé un jeu prohibé. Il y avait d’ailleurs bien d’autres maisons de jeu à Paris, par exemple celle que tenait un chevalier de Saint-Louis, fils d’un aide de cuisine du prince de Conti; et celle de monseigneur de l'Estang, aussi chevalier de Saint-Louis. Enfin l'ambassadeur de Venise, le même qui avait dans les jardins publics de si singulières aventures, tenait dans son hôtel un véritable tripot dont quatre courtisanes faisaient les honneurs, sous la direction du sieur Hazon et de ses commis Dumoulin et Villier. Au surplus, les maisons de jeux n’échappaient pas à la surveillance de la police. Le ministre Amelot avait même créé pour son protégé Gombaud un emploi de caissier de jeux. Tous les banquiers des tripots déposaient leurs fonds entre les mains _de ce fonctionnaire de police et venaient lui rendre compte, chaque matin, de leurs opérations. Le caissier leur accordait ensuite un salaire proportionné à limportance de leurs gains respectifs. D’après Morande, l'emploi de Gombaud ne laissait pas d’être fort lucratif; il avait le plus beau carrosse de Paris et pouvait encore suffire à l'entretien de la Sainte-Hilaire, maîtresse du ministre ‘.

1, Amelot était célèbre par ses conquêtes plus ou