Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE PEINTRE DE MŒURS. III

matinée, À qui douterait de la munificence du comte de Sabr... le gazetier apprend que ce noble seigneur a donné des meubles à M! Testard et Thuillier, ainsi qu'à quelques autres filles moins connues qui ont vendu les leurs pour payer ses dettes, à plusieurs reprises. IL ne faut pas que M. le comte se fâche, ajoute le doux pamphlétaire ; il aurait bien tort, « car on n'a pas dit qu'il a vendu les meubles de sa femme, pendant qu'elle était à la campagne. et on aurait pu le dire parce que cela est vrai. »

Grâce à Morande, bien des petits scandales de la vie galante sont transmis à la postérité. C'est l'aventure du comte de P... ! qui, surpris en tête à tête avec Mit Du Thé, maîtresse du

grande influence à la Comédie-Française, vers 1770. Quand elle fit sa rentrée dans Zaïre, en décembre 1771, après une grave maladie, on lui fit une ovation triomphale. Ellese retira du théâtre en novembre 1772, après la mort du sieur Gauthier, son amant, qu’elle pleura avec affectation. Mile Dubois mourut de la petite vérole en novembre 1770, laissant de 20 à 25,000 livres de rente. Sur Mlle Grandi et ses conquêtes, V. Mémoires secrets, 14 mars 1768.

1. Est-ce le même personnage auquel arriva la mésaventure que Manuel (Police dévoilée, p.155) attribue au comte Matousky? « Le comte Matousky dormoit sur le sein de la Duthé, lorsque le duc de Durfort les : éveille tous deux. Et le Polonois de se sauver et le François de le poursuivre jusque dans la rue. Le guet le rencontre en chemise et le couvre d’un manteau. »