Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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Tournelle, M. de Gourges !. Ce fut un grand deuil parmi les libertins du temps que cet exil de la petite comtesse qui fut d’ailleurs mise hors de cause le r9 août 1776 ?. Pour Morande, la Gourdan devient un type historique, comme la Macette pour Regnier. Autour d'elle, il groupe toutes les figures dégradées et grimaçantes du xvin° siècle qui s'achève. IL édite, en 1784, la prétendue « correspondance de Ma° Gourdan, dite la comtesse », qui n’est autre chose que le recueil des lettres supposées de ses clients, lettres de remerciments, lettres de reproches et d’injures, suivant-les cas. C'est dans ce singulier petit livre, qui excita un tel

1. Morande a emprunté ou fourni à l'Espion anglais, t. Il, p. 71, la description de la maison de Mme Gourdan, ainsi que l’Oraison funèbre de Mme Justine Paris, grar Ze prétresse de Cythère, Paphos, À mathonte, etc., proxoncée le 14 novembre 1773 par Mme Gourdan sa coadjutrice, en présence de toutes les nymphes de Vénus. Espion anglais, t. IL, p. 90. Conf. Gazette noire, Édit. de 1784, p. 97 et suiv. et p. 116 pour l’oraison funèbre de Justine Paris. La Gazette noire, étant datée de 1784, doit être antérieure au t. III de P'Espion anglais, qui est daté de 1785. Mais il y a eu une réimpression de l’Espion. Qui est le plagiaire ?

>. Sous la date du 3 décembre 1783, les Mémoires secrets annoncent « que la petite comtesse a périil y a peu de jours, de mort subite, presque violente. » On présume qu’elle a dû être empoisonnée, « Les rapports qu'avait cette appareilleuse avec ce qu’il y a de plus