Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

140 THEVENEAU DE MORANDE.

nes mains. [1leur en cuisait parfois : témoin ce lord anglais qui avait gardé de ses relations avec la danseuse la Chanterie certains souvenirs désagréables. Un jour le noble insulaire, visitant une église, se trouve en présence d’un portrait de l'Immaculée Conception pour lequel la Chanterie avait servi de modèle au peintre. « En vérité, dit-il, frappé de la ressemblance, voilà la Vierge qui m'a... rendu si malade, »

Maïs quittons les sujets de la danse et passons en revue ceux du chant.

L'étoile la plus brillante, à l’époque où écrivait Morande, c’est incontestablement M! de Saint-Huberty, dont la curieuse existence a déjà fixé lattention de la critique !. Née à Toul, en 1756, d’une famille misérable, elle débuta à Varsovie où le musicien Lemoine lui donna des leçons, puis épousa à Berlin le chevalier de Croisy et, après des aventures variées, obtint, en juin 1777, un ordre de début pour l'Opéra de Paris. Son premier triomphe fut Le rôle d’Angélique dans le Roland de Piccinni. Puis elle joua dans le Thésée de Gossec, dans l’Électre,

1. V. notamment le livre curieux de M. Adolphe Jullien : Opéra secret au xvire siècle de 1770 à 1700, Paris, 1880, r vol. in-8e, Mais l’auteur ne fait pas mention des renseignements fournis par le Vo/ plus haut sur l’illustre cantatrice.