Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE ET LA RÉVOLUTION. 249

nement sont connus, écrit Morande.….. la France a besoin d’un monarque à la tête de son gouvernement; elle veut en avoir un!. » A la rigueur, la forme républicaine pourrait convenir à une petite vallée; « mais il faut d’autres moyens pour gouverner 25 millions d’habitants, dans un pays accessible de toutes parts aux ennemis du dehors et à tous les genres de corruption dans son intérieur. Un pays habitué au luxe, dans lequel les fortunes sont inégales, est bien différent de ceux où l'égalité civique est fortifiée par celle des fortunes. » Numéro du 3 juillet. — Quelques jours après, l’'Argus patriote (numéro du 14 juillet) fulmine encore contre les républicomanes qui veulent diviser les forces des Français, leur faire perdre le goût de la liberté et exposer de nouveau le royaume à toutes les horreurs de l’anarchie. Il signale violemment la publication des deux premiers numéros du Journal républicain. « Ce journal s’imprime dans la caverne de Jean-Pierre Brissot, ci-devant Warville. Le nom de Brissot suffit seul pour faire voir dans quel esprit et pour quels motifs on imprime le

1. C’est évidemment par erreur que M. Ch. de Monseignat, dans l’ouvrage intitulé : Un chapitre de la Révolution francaise, Paris, 1853, classe l’Argus patriote parmi les journaux jacobins.