Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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MORANDE ET LA RÉVOLUTION. 2

calomnie la plus atroce et la plus absurde distille un poison affreux sur tout ce qu'on respecte et qu’on aime. L'auteur s'est dérobé à l'exécration publique. » C’est M. de Lauraguais, qui le force de s’agenouiller publiquement devant lui et à se reconnaître par un écrit public faussaire et calomniateur . C'est Mirabeau qui l'appelle « malheureux libelliste dont l'amitié et la correspondance sont un opprobre pour le sieur de Beaumarchais ». C'est Linguet qui, dans ses Annales, a dit « qu'il fallait traiter son nom comme la justice traiterait sa cendre ». C’est l'Observateur anglais *, qui écrit que Beaumarchais s'était rendu aux yeux de M'° d'Éon abominable et odieux, parce que « il a eu la bassesse de prendre pour confident, de se donner pour substitut auprès d'elle un

1. La Correspondance de Grimm, édit. Tourneux, t. X, p. 222, donne une analyse et des extraits du Mémoire pour moi, par moi Louis de Brancas, comte de Lauraguais, où le comte parle de Morande, « C’est un gredin qui s’avise de dire du bien de moi dans un libelle où il déchire ce que j'aime et que je respecte, qui croit passer pour un bel esprit de bonne compagnie parce que quelques salopes l’appellent le chevalier de la Morande, au lieu de Morande (auteur du Gaxetier cuirassé et de plusieurs autres atrocités); et qu’il imprime un fatras scandaleux qui a l’air d’être écrit par un fiacre sur les mémoires de la cuisinière de Mue Gourdan. »

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