Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle
MORANDE ET LA RÉVOLUTION. 265
etil n'y a pas lieu d’insister à cet égard; mais après la défense vient l'attaque. Morande apprécie d'abord la vie privée de Brissot et raconte en détail les entreprises et les voyages de son adversaire. Il insiste notamment sur l'affaire du /ycée de Londres. Vers 1783, Brissot se serait lié avec un savant musicien nommé Desforges, qui s'était fixé à Londres - et cherchait à placer les débris de sa fortune, environ 15,000 fr. Brissot aurait eu l'adresse de se faire confier cette somme, qui devait servir à faciliter la fondation du lycée de Londres et à soutenir la publication du Journal du lycée. Mais Brissot n’aurait jamais fondé le lycée et le journal n’aurait eu que trois numéros. L’associé du pauvre Desforges liquida ses dettes en passant le détroit et en se réfugiant en France, On connaît la suite de ses aventures : son emprisonnement à la Bastille, ses relations avec le duc d'Orléans et son voyage en Amérique. Ce qui met le comble à ses crimes, c’est qu'il cherche à renverser la monarchie et à la remplacer par la république. Voilà ce que Morande, défenseur du trône et de la liste civile, ne lui pardonne pas. « On a vu, écrit-il, la rage de Massaniel contre tous les membres de l’Assemblée nationale, lorsqu'il a vu que cette idée était repoussée avec horreur. 23