Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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Aucune réputation n’a été à l’abri de ses calomnies et de ses injures, et il a infecté de sa sanie (je prie mes lecteurs de me passer ce terme) tout ce qui n’a pas été de l’avis du comité républicomane. »

Morande veut à tout prix empécher Brissot d'obtenir un siège de député. C’est là une idée fixe, l'idée inspiratrice de son journal, à tel point qu'on pourrait croire que l'Argus patriote n’a été fondé que pour discréditer Brissot… aux frais du roi. Or, au moment où paraissait l’article de Morande, dans le n° du 18 août, les élections pour l’Assemblée législative allaient avoir lieu, et Brissot était l’un des candidats le plus en vue, celui, à coup sûr, que la cour redoutait par-dessus tous les autres. Aussi Morande, en terminant sa réplique, ne peut-il s'empécher de laisser voir où il veut en venir : « Les électeurs de Paris, s'écrie-t-il, se respectent trop pour dégrader Ja première législature des Français en élisant un banqueroutier accusé de vol. » Les opérations électorales ont commencé le 27 août, et les électeurs de Paris, après avoir entendu la messe, ont nommé M. de Lacépède président. Morande espère que les choix seront bons. « La considération politique de la France parmi les puissances de l’Europe dépend du choix de ses pre-