Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle
MORANDE ET LA RÉVOLUTION. 267
miers représentants. S'ils sont tous constitutionnels, elle ne redoutera aucune ligue contre sa tranquillité » — n° du 29 août. — Jusqu'à ce que les résultats définitifs du vote à deux degrés soient connus, Morande continue vigoureusement sa campagne contre les candidats républicains : Condorcet, qui autrefois s'élevait dans ses ouvrages contre « l'influence de la populace, ce fléau des États policés », et qui maintenant « s'est jeté dans la secte républicomane »; Clavière, un Genevois et un agioteur ; et surtout contre Brissot « qui réunit sur sa tête tous les genres de déshonneur ». Dans un dernier article (n° du 6 septembre), lArgus patriote affirme que, si Brissot est nommé, une scission immédiate se produira entre les colonies françaises et la mère-patrie, car on croira que la France va mettre en pratique le fameux mot : « Périssent les colonies, pourvu que la liberté s’établisse! » Puis, répondant à l'allégation de son ennemi qui prétendait que le rédacteur de l'Argus était soudoyé par une bande, l'ex-Gazetier cuirassé s’écrie : « J'avoue qu'il y a une bande qui m'a décidé à peindre Brissot. C’est le souvenir de la bande de Cartouche, dont les acteurs avaient, comme lui, un chapelet passé en sautoir sur des mains de cire très proprement gantées, tandis que leurs