Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE ET LA RÉVOLUTION. 271

ces de l'Assemblée, qu'un fauteuil placé pareil à celui du président et placé à la gauche. Morande proteste. « C'est dégrader la nation, écrit-il, que de dégrader son chef. » La suppression du décret, obtenue par les Lameth et le président Pastoret, ne faisait qu’atténuer l'insulte. D'autre part, les modérés, dont la cour repoussait l’alliance avec dédain, se retiraient sous leur tente, inquiets, découragés. A la suite de la clôture de l’Assemblée constituante, la Fayette avait donné sa démission de commandant de la garde nationale. Dans une lettre du 8 octobre, il avait remercié la milice de son zèle et recommandé au peuple « de ne pas paralyser l’action légale des autorités légitimes ». L'Argus patriote, dans cette circonstance, apprécie le rôle du général avec une équité parfaite : « M. de la Fayette, dit-il, a été attaqué par tous les partis, l’un après l’autre, et il se retire regretté et estimé généralement de tout le monde. On l’a accusé d’avoir une grande ambition; et il vient de prouver que toute son ambition a été de se retirer avec honneur de la scène d’action. Il a réussi à emporter intacte la gloire dont il s’est couvert par une conduite irréprochable et par la fermeté la plus intrépide au milieu des plus grands dangers (n° du 13 octobre). » Dans le numéro suivant, Morande cher-