Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle
THEVENEAU DE MORANDE.
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che à poser la candidature de la Fayette à la mairie de Paris. En cela, le Gazetier se montrait plus politique que la reine, qui empioyait le peu d'influence dont elle pouvait encore disposer à soutenir la candidature de Pétion. Nous allons voir ce qui advint d’une attitude aussi folle.
Certes, si la cour voulait faire sortir l'ordre du désordre, elle devait être satisfaite. L’anarchie était partout. Dans le vieux château des papes, dans la tour sombre de l’inquisition, Jourdan Coupe-Têétes et sa troupe de bandits avaient jeté soixante cadavres; Avignon est glacé de stupeur. « Ceci est la porte de l’enfer, écrit Michelet, la porte sanglante. La voilà maintenant ouverte et le monde y passera. » De la colonie de Saint-Domingue arrivaient aussi des récits de carnage. Blancs et noirs se fusillent et s’entre-tuent. En France, le flot des émigrants s’élance aux frontières, surtout vers Coblentz « la capitale de la France extérieure », comme disaient les royalistes. Mais la voix furieuse d’Isnard tonne à la tribune de l’Assemblée, et la guerre commence entre la Révolution et l’Aristocratie. Le roi, tout à l’heure si faible, a un accès de révolte. Il oppose son véto au décret du 7 novembre sur les émigrés, puis à celui du 29 sur les prêtres réfractaires. Mo-