Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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tres de l’ancien régime et l’on cherche à s’en venger sur les ministres constitutionnels.. Personne ne contestera que le temps que font perdre les dénonciations à l'Assemblée ne soit fort à regretter. C’est un vol fait à la chose publique. » Et le journaliste rappelle, en flétrissant cette infraction déplorable à la discipline, que des simples soldats ont dénoncé le ministre de la guerre, à propos des moyens de défense d’une place forte; que des commis, à 600 livres d’appointements, ont occupé toute une séance de l’Assemblée de la critique des travaux de leurs chefs. [1 réclame des peines sévères contre les dénonciateurs.

En ce qui touche les émigrés, Morande approuve la conduite du roi et le loue d’avoir opposé son véto aux décrets, tout en écrivant à ses frères pour les engager à rentrer en France. Il affirme que « la nation pense de la même manière; qu’elle veut être juste et humaine, et sauver les émigrants, si elle le peut, de leurs propres fureurs ». Puis, passant de la défense à l'attaque, l’Argus patriote se retourne contre ceux qu'il appelle ironiquement « les quatre plus grands hommes de France », c'est-à-dire Gorsas, Carra, Condorcet et Brissot. Il leur fait un crime de leurs protestations contre le véto royal et reproche à Brissot « d’avoir trouvé