Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle
MORANDE ET LA RÉVOLUTION. 275
dignes de son cœur les Jourdan et les Peytavin, les brigands d'Avignon que les commissaires de l’Assemblée viennent de faire arrêter, après l'occupation d'Avignon par M. de Choisy ». Enfin il rejette sur ses adversaires la responsabilité de la révolte des nègres de Saint-Domingue, qui «ont pris pour actes deg apôtres les écrits des Brissot, des Condorcet et des Clavière ».
Si le jugement de Morande eût été entièrement libre, il aurait, à coup sûr, lui l’admirateur de la Fayette et le partisan des constitutionnels, blâmé les absurdes manœuvres de la cour qui, aux élections du 12 novembre, avait assuré le succès d'un candidat pour la mairie de Paris, nettement hostile au pouvoir exécutif. Plus avisé, l’Argus avait prôné de son mieux les titres de la Fayette (n° du 12 novembre). Le 23, Morande déplore la nomination de Pétion ; il prétend que l'échec dela Fayette tient à ce que, sur 27,000 électeurs inscrits, 10,000 seulement ont voté. Faut-il avoir grande confiance dans le nouveau maire? Le journaliste ne le croit pas. Il raconte, non sans esprit, que le premier acte du chef de la municipalité a étéde courir au club des Jacobins où Couthon, président en exercice, l’a chaudement félicité. Ce fut une scène attendrissante. Suivant l’expression de Gorsas : Pétion était si ému qu'il ne put