Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle
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fallait la tête de M. d'André, et on demandait cette tête comme l’on aurait demandé un pain de sucre. » Qui Le croirait? Ces rassemblements dangereux furent dissipés pour un jour par une des célébrités révolutionnaires. « La demoiselle Théroigne de Méricourtestarrivée, ditl’Argus, et s'est montrée aussi constitutionnelle sur la terrasse des Feuillans qu’elle l'était peu dans la nuit du 5 au 6 octobre 1789. On l'a entendue prêcher le patriotisme et le respect pour l’autorité, ce qui n’a pas peu surpris son auditoire. »
Quant au maire Pétion, il laissait faire les hommes de désordre avec un optimisme étonnant. Des propriétaires, d’honnêtes négociants sont menacés du pillage, la garde nationale impuissante recule devant les huées et les insultes ; peu lui importe, il voit tout en bleu et en rose. Dans la séance du 24 janvier 1792, on l'entend débiter un petit discours dont Morande nous donne l'analyse :
« Il a peint les tumultes avec des couleurs si douces, son maintien a été si gracieux, il a parlé avec tant d’aménité qu’il a été regardé par tout le monde comme un chérubin de paix. Selon M. Pétion, le peuple n’était que mal à l’aise : ïl s’agitait cependant... il se rassemblait dans les places. Il a parlé en passant de l'incendie de la Force. Le feu paraît avoir pris d’abord dans l’ap-