Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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la séance du 23, Gensonné et Brissot dénoncent le comité autrichien formé autour de la reine. Un décret licencie la garde du roi, considérée comme un foyer de réaction, et met M. de CosséBrissac, le commandant de cette garde, en accusation. Au-dessus de la grande porte des Tuileries, on fixe une pique, entourée de rubans aux trois couleurs et surmontée « du bonnet de la liberté ». Le 27, l'Assemblée prononce la déportation contre les prêtres non assermentés. L'Hôtel de Ville organise l'insurrection et prépare le renversement de la monarchie. On sent que le dénoûment approche et que la cause de Louis XVI est une cause perdue.

C’est à ce moment que Morande, qui dans son journal a marqué toutes les étapes de cette marche vers l’abime, s’arrête découragé et pose brusquement la plume, soit que l’argentait manqué, soit que le rédacteur commençât à craindre pour sa sûreté personnelle *. Ses craintes, d’ail-

1. La dernière livraison de l’Argus patriote porte le numéro 94 et la date du 31 mai 1792. Au bas de cette livraison, qui termine le troisième tome de l’exemplaire de la Bibliothèque nationale, on lit cette mention manuscrite. « Le journal finit à ce numéro. » Aucune annonce n’avait prévenu le public, car, en têtede ce même numéro 94, se trouve l’avis suivant : « MM. les souscripteurs dont l'abonnement finit au rer juin sont priés de le renouveler, afin qu'il n’y ait point d'interruption dans le service du journal. »