Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE ET LA RÉVOLUTION. 301

pôts, d’oppression et de servitude. » L’Assemblée reconnaît que des crimes ont été commis. Elle annonce qu'ils seront punis avec sévérité et engage les soldats à se défier de ceux qui ne parlent que de trahison. Ce sont des ennemis de la liberté francaise. D'ailleurs, on poursuivra la guerre, coûte que coûte : il faut vaincre ou mourir. « Nous avons juré, disent les représentants, de ne capituler ni avec l’orgueil, ni avec la tyrannie. Nous tiendrons notre serment. La mort, la mort, ou la victoire et l'égalité! » Ainsi, il n’est déjà plus question du roi; le divorce avec la monarchie s'achève. La municipalité donne des ordres comme si elle craignait une nouvelle fuite de Louis XVI. On ne tient aucun compte des protestations du malheureux prince, qui écrit au maire : « Vous reconnaîtrez aisément que ce bruit, dans les circonstances présentes, est une nouvelle et horrible calomnie, à l’aide de laquelle on espère soulever le peuple et l'égarer sur la cause des mouvements actuels. » Les imprudences des royalistes rendent désespérée la situation de la famille royale. La ridicule manifestation des douze ou quinze soldats qui, dans la journée du 20 mai, arborent à Neuilly la cocarde blanche et menacent les passants de leurs sabres, porte au dernier degré l'exaspération populaire. Dan