Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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sonné pour avoir avancé que lady Sarah Bunbury était grosse de son neveu, M. Fox;"de Bates, éditeur de gazettes, condamné à trois mois de prison pour avoir imprimé la conversation d’un tiers sur un homme connu pour ses habitudes contre nature; de Finny, aussi éditeur, emprisonné six mois pour avoir laissé imprimer que M. Burke, élevé par les Jésuites, protégeait lJ’introduction en Angleterre des mœurs de la Grèce, ete. Enfin Morande rappelait le cas du chevalier d'Éon !, cet étrange personnage sur lequel nous reviendrons, et qui n'échappa aux conséquences de ses démélés avec le comte de Guerchy que par son déguisement et sa retraite de deux années à la campagne. L’édifiant mentor du comte de Vergennes concluait en l’engageant à se défaire de Boissière comme du plus vulgaire voleur

1. On peut lire dans l’Espion anglais, t. VIIL, p. 26, le sauf-conduit royal autorisant le chevalier CharlesGeneviève-Louise-Auguste-Timothée d'Eon de Beaumont à rentrer en France où il devait toucher une pension de 12,000 livres. C’est seulement après son retour en France que la cour enjoignit au chevalier de prendre un costume de femme, afin que le jeune comte de Guerchy pûtse dispenser de se battre contre l'insulteur de son père. D’après l’Espion anglais, d’'Éon portait une robe noire, comme veuve du secret de Louis XV. Ses manières étaient celles d’un homme. V. aussi Mém. secrets du 24 mars 1779.