Topola

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H. Alors avoue que tu es un grand paresseux. P. Eli! mon Dieu, Henri, te voilà tout a fait comme notre maître, qui me dit souvent cela en classe quand il me donne des pensums. H. Moi j’étais debout à cinq heures du matin, je suis allé me baigner à six, puis je me suis promené. P. Tu as été bien matinal alors. H. J’espérais te rencontrer à l’école de natation, mais non. monsieur n’était pas encore levé. Allons, habille-toi vite; tu sais que nous avons promis à Antoine d’aller déjeuner avec lui. P. C’est vrai; je n’y pensais plus. H. Ah, bon; il s’éveille quand on lui parle de déjeuner. Mais dis-moi donc, pourquoi te lèves-tu si tard aujourd’hui? P. Hier je ne me suis couché qu’à minuit; nous avons fait une partie de campagne. H. A pied ou en voiture? P. Je suis allé en voiture, mais j’ai été obligé de revenir à pied; car mon père a eu la malheureuse ideé d’offrir à deux dames sa place et la mienne. H. Oh pas mal, ma foi; mais dépêche-toi maintenant, paresseux; tu vas déjeuner, entends-tu? Il y-aura du chocolat et un gâteau délicieux ; puis nous _ irons au jardin, et nous mangerons des cerises et des groseilles vertes tant que nous voudrons. P. Du chocolat, du gâteau et du fruit? Attends, ce ne sera pas long; je vais bien vite me débarbouiller et me laveries mains; je suis à toi dans dix minutes. 11. Correspondance entre le sacristain de la cathédrale de Berlin et Frédéric le Grand. Sire, j’avertis Votre Majesté, 1° (primo) qu’il manque des livres de cantiques pour la famille royale; j’avertis Votre Majesté, 2° (secundo) qu’il manque du bois pour chauffer la tribune royale; j’avertis Votre Majesté, 3° (tertio) que la balustrade qui donne sur la rivière, derrière l’église, menace ruine. Schmidt, sacristain de la cathédrale. Eéponse du Roi. J’avertis M. le sacristain Schmidt, 1° que ceux qui veulent chanter peuvent acheter des lives; j’avertis M. le sacristain Schmidt, 2° que ceux qui veulent se chauffer peuvent acheter du bois; j’avertis M. le sacristain Schmidt, 3° que la balustrade qui donne sur la rivière ne le regarde point; j’avertis M. le sacristain Schmidt, 4° (quarto) que je ne veux plus avoir de correspondance avec lui. Frédéric.