Trois amies de Chateaubriand

MADAME RÉCAMIER 139

et Juliette ne savait pas; et René lui non plus ne savait pas où aliait, par mille chèmins embrouillés, sa destinée agréable,

Sur l’un de ces chemins, il rencontra cette reine des roses, la petite marquise de Custine. Et puis, sur les chemins d’Espagne, cette infortunée, Blanca,

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Il revenait de. Palestine, pèlerin tout chargé d'amour; il y était allé pieusement visiter « le berceau de la religion » ou bien, dit-il encore, « chercher des images », car il avait écrit Le Génie du Christianisme et, en outre, il était curieux de l'aspect divers que prend, par le monde, la réalité perpétuelle.

À Cordoue, il retrouva Mme de Noailles, « la belle Nathalie », comme on l’appelait et comme elle fut. Elle voyageait en Espagne, depuis quelques mois, avec ses enfants; et elle attendait René.

Il n’est pas question d'elle dans les Mémoires d'outre-tombe; du moins, iln’yestparlé que de Blanca, le nom qu’elle eut dans Le Dernier Abencerage. Et puis, plus tard, à Londres, Chateaubriand donne quelques lignes à la vicomtesse de Noailles, fille de Blanca, — « aussi agréable, spirituelle et gracieuse que si elle eût erré encore à quatorze ans dans les beaux jardins de Méréville ».. Alors, sans le dire, il se souvient d’un temps qui l’émeut : c’est à Méréville, « oasis créée par le sourire d’une muse », qu’il vit pour la première fois Nathalie de Noailles,