Trois amies de Chateaubriand

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182 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

Voilà un joli galimatias. Et comme on sent bien que ces quelques lignes ne sont pas obscures et amphigouriques par mégarde! Mme Lenormant ne désirait pas de dire les choses bien carrément, ce jour-là. Elle s’est appliquée; elle trouvait que ce n’était pas commode.

Même, elle consultait Guizot, faut-il croire, Car Guizot lui écrivait : « Je vous dirai d'avance que j'ai pensé à la difficulté de rédaction dont vous m'avez parlé, pour raconter une circonstance de la vie de madame votre tante, et que je crois avoir trouvé une expression parfaitement convenable et, pourtant, très clairet.., » De sorte que, sans doute, ce galimatias joli serait de Guizot. Galimatias industrieux!.. Et, avec toutes ses périphrases, qu'est-ce que voulait donner à entendre Guizot?... Ceci. Chateaubriand, grisé par le succès, manquait de « respectueuse réserve »; Chateaubriand ne se contentait plus, ou bien souhaitait de ne plus se contenter, auprès de Mme Récamier, d’une amitié par trop déférante; Chateaubriand n’était pas raisonnable... C’est cela, somme toute, que Guizot donnait à entendre, avec son « expression parfaitement convenable ». Et alors, Mme Récamier, vertu magnifique, s’en allait; elle s’en allait et emportait avec elle son idée d’une pure, ah! si pure affection!..

Tout cela est gentil.

Seulement, en réalité, ce n’était pas un trop fou-

1. Lettre citée par les Annales romantiques, juillet-octobre 1907, p. 271.