Trois amies de Chateaubriand
MADAME RÉCAMIER 18
oueux amour que Mme Récamier reprochait à Chateaubriand. Non; elle lui reprochait Mme de C..., tout simplement. Dépit!.. Voilà comment elle partit : en compagnie des jaloux Ballanche et Ampère, ceux-ci enchantés, oui, enchantés comme des sots, comme des sots d’amourt,
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À Lyon, elle trouva une lettre de plaintes et de mélancolie que Chateaubriand lui avait écrite le 5 novembre, le même jour qu'il écrivait à Delphine de Custine pour s’excuser. Et, Juliette, il lui avait écrit déjà, dit-il, «en courant les chemins », — les chemins qui vont à Fervaques et, de préférence, à Dieppe, volupiueux voyage! « Vous vous êtes trompée... Croyez-moi, rien n’est changé; et vous le reconnaitrez un jour... »
Juliette écrivit à son fidèle ami Paul David qu’elle n'avait pas le courage de répondre.
Le 7 novembre, Chateaubriand écrit encore. Il s’émerveille et s’attendrit au souvenir de luimême : « Vous avez passé les Alpes que je ne repasserai plus. Vous vous éloignez de vos amis. Ces amis ne sont plus jeunes... Vous avancez cette absence qui commence tôt et qui ne fimit plus... » Il se plaint d’être vieux, au moment même où il dit à
1. Parmi les motifs qui décidèrent Juliette à partir, Mme Lenor mant signale aussi la jalousie, l’amour-propre blessé de Mathieu de Montmorency (Souvenirs et correspondance, tome II, p. 33).