Trois amies de Chateaubriand
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208 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND
À droite de la cheminée est assise Juliette, non plus comme jadis étendue, voluptueuse impératrice de Pompéi, sur la chaise longue où David la peinte, non, beaucoup moins jeune, belle encore et d’une beauté sur laquelle la vie a mis sa patine admirable. En face d’elle, de l’autre côté de la cheminée, une place est vide, où personne ne se mettrait : c’est la place du dieu, qui fera vis-à-vis à la déesse. Sur la cheminée, il y a, au lieu d’une pendule, un vase, avec une branche de fraxinelle. Et il n’est pas besoin de pendule : la mesure du temps, on l’a, par l’émeuvante perspective des souvenirs; et on laura, tout à l'heure, plus encore, jusqu'à l'angoisse, lorsqu'une voix respectueuse lira les mémoires augustes du grand homme, évocateurs de plus d’un demi-siècle.
Sur les consoles, il y a des bustes de l Empire; les fauteuils ont la tête de sphinx; la causeuse de damas bleu ciel a le col de cygne doré. Contre le mur, dans son cadre d’or,on voit Corinne improvisant au cap Misène. C’est le portrait de Mme de Staël; le baron Gérard l’a fait pour le prince de Prusse, qui la donné à Juliette. Et ainsi président lassemblée le souvenir d’une amitié glorieuse et le témoignage d’un ardent amour. Corinne regarde Juliette, moins jeune et qui n’est plus romanesque.
La compagnie est la plus noble d'alors, par la naissance, par l'esprit ou par le cœur. C’est le prince de Montmorency, le duc de La Rochefoucauld Doudeauville, le duc de Noailles; c’est Edgar Quinet, grand idéologue; c’est Sainte-Beuve, jaloux, en-