Trois amies de Chateaubriand

226 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

Elle désirait de mourir. Cependant, elle craïgnit le, choléra, pour la laideur de ce mal. Elle quitta PAbbaye-au-Bois et alla s'installer chez sa nièce, ‘Mme Lenormant. C’est là qu’elle mourut, le 11 mai 1849, emportée par le choléra. Mais, par une exception remarquable, Paffreuse maladie qui la tuait ‘n’altéra point son visage. Elle eut dans la mort une surprenante beauté: « ses traits, d’une gravité angélique, avaient l'aspect d’un beau marbre: on n'y apercevait aucune contraction, aucune ride, cet jamais la majesté du dernier sommeil ne fut accompagnée d'autant de douceur et de grâce ».

Pour la tombe de Juliette, un poète de l'Anthologie aurait trouvé l'inscription la plus digne de cette femme singulière et dont l'aventure ici-bas fut non‘pareille. Il aurait dû, en peu de mots, dire que Juiette avait été la tee la plus belle de son temps, la plus aimée, la plus coquette et celle aussi qui avait su, le plus d'années, fixer l'âme du plus beau comme du plus frivole génie d'alors. Et l'âme de Juliette vivrait en deux lignes bien rythmées, de mots choisis, d’une mélodie douce, élégante, mémorable et pure comme elle,

% K * Vers l’époque où Juliette et René promenaient leur royal amour sous les ombrages de Chantilly, Ad albert de Chamisso, poète et botaniste, fit, avec le

chancelier comte de Roumantzof, un grand voyage de découvertes autour du monde. Un jour, leur vais-