Trois amies de Chateaubriand
290 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND
on ne peut pas luien vouloir! Mais Sainte-Beuve apercevait l’occasion de se venger: cela la mettait dans tous ses états!
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Sainte-Beuve et Hortense Allart. On n’excusera si je trouve de l’analogie entre ces deux personnes. Évidemment, Sainte-Beuve avait plus de talent et Hortense était plus jolie. Mais ils avaient à peu près, l'un et l’autre, la même méthode critique. Ou plutôt Hortense est, à mes veux, la caricature excellente de la critique littéraire telle que notre Sainte-Beuve la conçut, l’enfanta et le laissa grandir. Elle avait Vair de gaspiller les jours de sa vie; mais, avec toutes ses folies, elle se iransformait, au jour le jour, en un symbole.
L'étrange dame, qui ne se contentait pas des hvres, mais qui voulait aussi connaître l’auteur, et intimement! Une dame naïve, bienveillante, et qui, somme toute, mettait en pratique les principes de la critique littéraire selon Sainte-Beuve.
Sainte-Beuve ne croyait pas que l'œuvre d'art valût par elle-même. Mais, psychologue, il la voulait expliquer par l’auteur. Alors, il étudiait l’auteur. Ce fut sa méthode.
Eh! bien, Hortenseprocéda de même. Et, curieuse des livres, elle adopta la méthode de Sainte-Beuve; elle lappliqua, et avec un zèle qui l'empêcha d’être, à la rigueur, ce qu’on appelle une très honnête