Trois amies de Chateaubriand

HORTENSE ALLART 305

quoiqu'’ils aillent peut-être plus loin qu’elles ne voudraient.» Cela!... «La voix des femmes, si on l'écoute, sera pour les retenir; mais on n’obtient rien, il est vrai, dans notre monde de préjugés, sans dépasser le but. » Et puis : « J'envoie au Père Suprême... » Voyez comme, tout de suite, elle avait pris le ton qu’il fallait, le ton de la secte, et comme elle avait l'âme docile d’une véritable révoltéel. « ainsi qu'à vous, mes remerciements pour Le Globe ».

Et puis, le 13 août de la même année : « J'ai persisté dignement pour vous voir hier. Impossible. Mais on dit qu’on ne vous voit plus comme autrefois et que le Père se dérobe aux yeux des hommes. C’est pourtant lui que je voudrais chercher. Jamais je n’entends parler de vous et de la femme libre sans une émotion religieuse. » Elle y est, et complètement, — comme toujours! — sans réserve.

Évidemment, Hortense rencontrait, dans ce milieu très particulier, des empêchements imprévus.

Michel Chevalier répondit à Hortense Allart : « Madame, le Père veut que je vous prie de méditer la dernière lettre qu’il vous a écrite, afin que, Si, comme cela est plus que probable, il ne pouvait personnellement vous recevoir, vous fussiez à l'avance éclairée sur le motif de la retraite dans laquelle lui particulièrement désire se tenir, surtout durant les jours qui précèdent le procès. » Ce petit billet prouve qu'Hortense était en correspondance particulière avec le Père Enfantin lui-même. Seulement, ses lettres et les lettres du Père Suprême sont presque

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