Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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avec l'impartialité et la fermeté qui conviennent à un homme libre !.

Les douze jurés se levèrent l’un après l’autre et, avançant la main, répondirent : Je le jure. Montané se tourna ensuite vers les accusés restés debout pendant cette cérémonie et, les ayant invités à s'asseoir, demanda à chacun d’eux son nom, son âge, sa profession et sa demeure. Ce premier interrogatoire terminé sans incidents, le président ajouta :

« — Soyez attentifs à ce que vous allez entendre. Et, s'adressant à Fabricius :

« — Greffier, dit-il, donnez connaissance de l’acte d'accusation? »

Fabricius se leva, et, prenant un fort cahierà noué de faveurs bleu tendre, il commença la lecture. Nous n’analyserons pas cette pièce, les faits qu'elle rapporte n'étant que le résumé des événements que nous avons racontés : le rôle de Lalligand-Morillon y est exposé en détails, mais le nom de Chévetel n’est pas une seule fois cité“; en

1. Archives nationales, W, 273.

2. Idem.

3. Il compte trente et une pages.

4. Voici comment le nom de Chévetel était escamoté: « Ce projet contre-révolutionnaire avait été dénoncé au Comité de Sûreté générale de la Convention nationale qui avait chargé des commissaires d'en poursuivre les auteurs et complices. Ces

commissaires, assistés des officiers de police, ont fait les recherches et perquisitions nécessaires. ete. »