Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LE PROCÈS 347 il avait été chargé de diriger l'affaire de Bretagne, mais ne connaissait personnellement que Fontevieux et Pontavice, et seulement depuis leur incarcération. Sa déposition ne présenta donc pas grand intérêt : il s'étendit cependant assez longuement sur les détails de leur arrestation, et, lorsqu'il se tut, il était dix heures et demie du soir. La suite des débats fut remise au lendemain. Le 8, l'audience du matin fut remplie par la déposition des députés Lebreton, Duval et BillaudVarennes ; de Lucas et de Le Poitevin, hommes de loi; de Pierre Juet, secrétaire de la Convention, et d’un nommé Charles Bachet: aucun d'eux ne révéla de faits nouveaux: ils ne pouvaient connaître que l'envers de la conjuration. L’accusation ne faisait pas un progrès et perdait mème visiblement du terrain; jurés et public se désintéressaient de ces racontars sans effet sur l'issue du procès. Seul le citoyen Lebreton produisit deux billets anonymes, qui lui avaient été adressés et qui étaient ainsi conçus :

— Trois messieurs de Retenen (?) ont été ébergés à la Rouairie pendant six mois : les frères Fournier en étaient.

— Citoyen, Fournier! est un monstre; sa belle-

1.11 s'agit peut-être de Fournier, ci-devant procureur à Rennes.