Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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LE PROCÈS 349

seul des affiliés, autre que ceux assis au banc des accusés, n'avait consenti à parler.

Fouquier comprit que ses victimes lui échappaient : vers la fin de cette troisième audience il demanda au Tribunal de suspendre de nouveau ses travaux jusqu'au surlendemain, « afin d'avoir le temps de produire ses témoins à charge ou toutes autres pièces », ce à quoi, après en avoir délibéré, le Tribunal consentit !.

Le lundi, 10 juin, l’accusateur public annonça, dès le début de l'audience, « qu'il n'était pas encore prêt ». À défaut de témoins introuvables, il s'était fait livrer par le Ministère de la Justice toutes les pièces de la procédure au nombre de deux cent soixante-treize. Il avait passé son dimanche à les classer et à en extraire les principales dépositions ; mais l'examen sommaire d'un si grand nombre de papiers exigeait au moins une journée, et il l'obtint encore de la complaisance servile des juges: ce travail fait, il se trouvait enfin prêt à conclure et, le mereredi 12, les débats s’engagèrent définitivement. On expédia quelques témoins, encore deux députés, Oblin et Chaumon, puis le gendarme Narbot, que Pontavice avait tenté de gagner à prix d'argent, et, en dernier lieu, la femme Noël, concierge de l’hôtel

1. Archives nationales, W, 273.