Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

352 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE but d'éviter les formalités d'usage et les déclarations obligatoires.

Pendant plus de trente heures les interrogatoires se succédèrent presque sans incident. Nous devons noter cependant celui de M°° de Virel, qui, questionnée sur les personnes présentes à la FosseHingant lors de l'évasion de Desilles, répondit très naturellement :

« — Il y avait là, entre autres, un médecin de Paris, M. Chévetel, que mon père aimait beaucoup.

— Où demeure-t-il? interrogea Montané ?

— Rue de Tournon, n°6. »

Mais il était entendu que le nom du traître ne serait pas prononcé: Montané n'insista pas et, le soir, sur les notes sténographiques destinées au Bulletin, ce nom fut supprimé ; même, pour mieux dérouter Les soupçons possibles, on imprima : « wx médecin de Paris, M. de **» ; preuve que la rédaction du Bulletin était étroitement surveillée.

M'° de Moëlien se défendit énergiquement : elle ne nia pas ses relations avec son coussin, assura que les épaulettes et autres insignes militaires trouvés chez elle provenaient du major Chafner”, dont elle avait désiré conserver ce souvenir en raison de leur étroite amitié. Montané en revenait

1. Chévetel avait quitté en 1792 l’hôtel de la Fautrière. — Journal de Rennes, 1841.

2. Le Bulletin, imprimerie « Chatenai ».