Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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vie sur l’échafaud; des sept enfants qu'ils avaient en 1793, trois des fils étaient émigrés, Joseph, Edouard et Félix : le premier fut tué à Quiberon; le dernier, lieutenant à l’armée des Princes, fut fait prisonnier en Belgique et mourut fusillé à Nieuport. Edouard seul survécut à la Révolution et épousa plus tard M"° Victoire de Bertho. Deux autres fils, on se le rappelle, Amaury et Casimir, étaient demeurés chez leur père et avaient assisté à la mort du marquis de la Rouërie. Amenés à Paris et traduits devant le Tribunal, ils avaient été acquittés!; mais, le jour même où le verdict était rendu, le Comité de Sûreté générale, se substituant à la justice, ordonnait que tous les accusés absous seraient immédiatement transférés à la prison de Sainte-Pélagie et maintenus en état d’arrestation?. Amaury y passa peu de temps : il obtint sa liberté sous condition d’être incorporé dans le 15° régiment de chasseurs à cheval qui guerroyait contre

1. On assure que Casimir aurait été exécuté si, sur le procèsverbal de son arrestation, le greffier du district de Lamballe ne l'avait porté comme étant seulement âgé de seize ans et demi. Ce ne fut qu'à l'époque de son mariage avec M'° de la Goublaye de Nantois que Casimir de la Guyomarais apprit que, né le 11 juin 1776, il avait, à l'époque du procès, dix-sept ans passés. — Nofle de Me Mathilde de la Guyomarais.

2. 18 juin 1193. « Le Comité de Sûreté générale, pénétré des dangers qu'il y aurait de laisser circuler librement les prévenus de la conspiration de Bretagne qui ont été acquittés par le Tribunal, . . arrête que tous les prévenus acquittés seront maintenus en état d'arrestation à Sainte-Pélagie, où ils seront à l'instant transférés. » — Archives nalionales, W, 215.