Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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au banc des accusés de Chévetel que, de tous, elles croyaient le plus compromis, son nom rayé des procès-verbaux, le mutisme absolu gardé à son égard par l’accusateur public, leur avaient enfin désillé les yeux. Lalligand-Morillon, au reste, ne les abandonnait pas et entretenait soigneusement leur indignation contre le traître qui les avait vendues. Il était parvenu à gagner toute leur confiance et s’employait activement à obtenir leur mise en liberté sous caution : c'était une simple affaire d'argent: Chauveau-Lagarde s'était généreusement offert à garantir la rançon de ses clientes ; mais l'affaire trainait en longueur, et Lalligand affirmait que, si l'on ne « graissait pas la patte » du Comité de Sûreté générale, les portes de la prison ne s'ouvriraient point. Tel était l'usage, assurait-il, et sur ce point, du moins, il ne mentait pas!. Dans cette extrémité, sans argent etsans moyen

1. « J'ai vu les dames Desilles sortir de prison, je n'ai pas eu leur secret à cet égard; mais je viens de voir Castellane quitter cette même prison au prix de 30.000 livres délivrées à Chabot. Dillon est sorti des Madelonnettes de la même manière. A cet instant, 22 août, j'ai sous mes yeux, une Die Briout, demeurant cloître Saint-Benoit, 207, fille entretenue dont l'ami est fabricateur de faux assignats. Dénoncé, on a paru le poursuivre, mais l'or a coulé dans les mains des administrateurs : celui qui met sur pied la force destinée à chercher sa personne et à s'en emparer, sait où il est caché ; sa maitresse est arrêtée pour la forme; les administrateurs qui paraissent venir l'interroger lui donnent des nouvelles de son ami, et bientôt ils auront ensemble la liberté puisqu'ils ont de quoi la payer. » — Mémoires de Mr: Roland.

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