Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

396 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

an [l!, s'était réfugiée dans une chambre louée à Vaugirard, près de la barrière ; elle vivait là, sans ressources, manquant de pain, ne pouvant sortir faute de vêtements ?.

La chute de Robespierre mit fin à cette situation: M. de Noyan sortit de prison l’un des premiers: les administrateurs du département comprirent qu'un homme, resté pendant seize mois, sous le coup d’un acte d'accusation, sans que FouquierTinville l'eût traduit en jugement, devait être tenu pour innocent : aucune pièce comprometlante ne se trouva dans son dossier 5,

Le vieux gentilhomme, mis en liberté, loua un appartement rue Saint-Louis-au-Marais, [1 l'habi-

1. Décret concernant la répression des conspirateurs, l'éloignement des nobles et la police générale.

«.… ART. 6. — Aucun ex-noble.. ne peut habiter Paris ni les places fortes. celui qui y scrait trouvé dans dix jours est mis hors la loi. »

Le même décret contenait cet article :

« Si celui qui sera convaincu désormais de s'être plaint de la révolution vivait sans rien faire et n'était ni sexagénaire ni infirme, il sera déporté à la Guyane. »

2. Portraits de Famille, par le comte Sainte-Aulaire.

3. Lalligand avait tenu sa parole: tous les papiers compromettants pour le comte de Noyan avaient été rendus à Me de SainteAulaire, même les lettres de M. de Kersalaün, gendre de Noyan, qui était émigré. Voici, à ce sujet, une note conservée aux Archives de Dol :

« L'administrateur du ci-devant district de Dol, sur la demande du citoyen Morillon, chargé de pouvoirs du Comité de Salut public (sic), lui adresse toutes les pièces trouvées à la Rouërie ainsi qu'à la Mancellière, chez Ranconnet: on pourra trouver la lettre d'envoi des pièces dont il s’agit dans le registre de correspondance de ladite administration. »