Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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influence restait grande; mais, dès que le fougueux tribun qui avait été son plus puissant protecteur, eût porté sa tête sur l’échafaud, Chévetel, sournoisement, s'appliqua à disparaître. Ceux qui, ayant connu, comme lui, les dessous de l'intrigue politique, ayant été mêlés au tourbillon révolutionnaire, sont parvenus à se glisser hors de la bagarre, à si adroitement ramper entre l'orgie de sang de la Terreur, la brutale lessive de Thermidor, les représailles du Directoire, l’énergique répression du Consulat et à se garer des coups qui pleuvaient de toutes parts, ceux-là étaient des hommes vraiment forts : du jour où il ne figura plus sur lesétats d'émargement du Comitéde Sûreté générale, le nom de Chévetel ne fut plus prononcé; comme médecin même, on ne le rencontre dans aucun annuaire, sur aucune liste, et nous ne retrouvons le personnage que sous l'Empire, mair e du village d'Orly, près de Choisy-le-Roi !. Comment élait-il venu échouer Ja? C'est un

1. L'acte de mariage de Chévetel a été notre seul guide dans cette recherche assez délicate. Il avait épousé, le 5 foréal an IL, à Paris, l'actrice du Théâtre-Français. En suivant Mie Fleury jusqu’à sa mort, nous avions chance de recueillir quelques renseignements sur son mari. L'érudit et obligeant archiviste de la Comédie-Francaise, M. Monval, nous apprit que ladite Mie Fleury était morte à Orly et que ses dernières quittances étaient signées Fleury-Chévetel. C'est ainsi que nous avons été amené à retrouver, dans les registres de la mairie d'Orly, la trace de Ghévetel et même, dans la mémoire des habitants du village, le souvenir de sa personne. Nous devons des remerciéments à